Perfégal – L’expertise au service de l’égalité femmes-hommes 

Égalité femmes hommes : L’Ille-et-Vilaine au travail !

égalité femmes hommes en Ille-et-VilainePerfégal accompagne les entreprises et les collectivités sur la thématique de l’égalité femmes hommes. Nous avons notamment travaillé aux côtés du département d’Ille-et-Vilaine, avec une mission : animer des ateliers thématiques consultatifs avec notre expertise égalité femmes hommes dans les politiques publiques et accompagner dans la méthode le département à l’élaboration d’un plan d’action.

Armelle Billard, conseillère départementale déléguée à l’égalité femmes hommes depuis 2015 et Arthur Tarroux, chef de projet égalité femmes hommes et laïcité ont accepté de répondre à nos questions. Retour sur la mise en œuvre d’un programme bien chargé !

Pourquoi s’engager sur l’égalité femmes hommes ?

Armelle :

« En tant qu’élu. e, on est porte-flambeau des valeurs républicaines et l’égalité est un des trois piliers de ces valeurs. À partir du moment où on se dit que pour la moitié de l’humanité l’égalité de fait n’est pas encore acquise, c’est normal d’essayer de lutter pour améliorer la situation, tout comme on peut lutter pour la liberté ou la fraternité.

C’est un vaste sujet et avant tout une valeur fondamentale de notre démocratie. Nos aînées ont travaillé à acquérir de nouveaux droits et dès qu’il y a crise et repli sur soi, c’est une valeur très vite attaquée. On se rend compte que ce n’est jamais acquis ».

Arthur :

« C’est un curseur : actuellement, les droits et l’égalité en général reculent, notamment pour les femmes. C’est ce qu’on constate avec l’élection de Trump ou via les protestations contre le mariage pour tous, qui touchent à la place de la femme dans la société. On a le sentiment que c’est acquis mais ce n’est jamais acquis. Le plus souvent, on parle même des femmes comme d’une minorité alors qu’elles représentent 52 % de la population.

C’est important de réaffirmer les engagements : il faut être acteur et ne pas penser que ça va se faire tout seul. Si on doit par exemple passer par la discrimination positive, il faut l’assumer. »

Armelle :

« Je suis convaincue que l’égalité femmes hommes est un curseur de modernité, le progrès social passe par l’égalité. C’est une valeur qui conditionne l’ensemble de la société.

Comment passer de la théorie à la mise en œuvre ?

Armelle :

“C’est difficile, les enjeux sont énormes, les progrès en termes de lois sont fulgurants mais maintenant c’est la culture de l’égalité qu’il faut diffuser. C’est difficile aussi parce que les modèles du passé peuvent être rassurants. Le changement culturel est fondamental. Et ça passe par plein de petites choses : comment rendre ces ‘petites’ actions intéressantes et intelligentes ? Comment faire comprendre que ce qui semble un détail est parfois prioritaire ? Par exemple, le nombre et l’équipement de toilettes pour les filles et les garçons dans un établissement scolaire. On doit toujours rappeler que l’égalité est le socle de notre démocratie, pas la cerise sur le gâteau ou la marque du politiquement correct.”

Arthur :

“En théorie il y a l’égalité (par les lois) mais en pratique ce n’est pas le cas et il faut faire la preuve de ça, avec un travail de sensibilisation et de formation parallèlement au travail avec ceux qui sont déjà convaincus. Au département, on travaille sur du concret : les infrastructures, la politique managériale. Lors d’un chantier transversal avec les cadres du département, on a constaté qu’il n’existait pas encore de culture commune de l’égalité, d’où la nécessité d’encourager les échanges et de confronter les points de vue”.

Un constat encourageant mais de réelles difficultés

Arthur :

“La charge de travail des collègues est déjà importante et cela pose la question du ‘comment faire pour que l’égalité femmes hommes n’apparaisse pas comme une charge de travail supplémentaire ?’. On touche à la pratique professionnelle de gens qui sont persuadés de faire bien. Cette remise en cause doit se faire dans la discussion et c’est compliqué, notamment avec 4000 agent.es sur le territoire. La méthode est donc importante.

On a défini 7 piliers qui font le socle de notre plan d’action et chaque service a ensuite élaboré des fiches qui ont construit le plan d’action. Ces 7 piliers sont la priorité : élaboration et analyse des données sexuées, formation des élu.e.s et des agent.es, rédaction d’un plan de formation, application d’une communication sans stéréotypes de genre sans oublier de s’engager dans le réseau local et de structurer le suivi du plan… Nous aurons 5 ans pour mener à bien toutes ces actions”.

Armelle :

“En termes de prise en main du sujet, on a la chance d’avoir Rennes Métropole en locomotive, d’être en Bretagne, on peut s’appuyer sur un réseau associatif important, qui nous permet aussi d’apprendre sur un sujet finalement assez nouveau. On a rédigé pour la première fois le rapport sur la situation du territoire en matière d’égalité entre les femmes et les hommes que la loi sur l’égalité réelle de 2014 a rendu obligatoire ; on s’est saisi de la thématique maintenant il faut faire et passer à la mise en œuvre”.

Arthur :

“Au niveau des actions, on est assez fiers qu’une approche égalité soit insérée dans les 4 programmes de construction des futurs collèges auxquels devront répondre les architectes. Il leur a été demandé d’avoir une réflexion sur la disposition des sanitaires en prenant en compte l’usage différencié des filles et des garçons des toilettes du fait des différences physiologiques ou encore de faire des propositions sur l’organisation des cours d’école pour un usage égalitaire de l’espace. Les architectes se sont saisis de la question et ça se passe très simplement : le pôle construction nous a intégrés au deuxième jury pour avoir un œil ‘égalité’.

L’égalité femmes hommes, une thématique transversale

L’enjeu, c’est aussi d’intégrer l’égalité femmes hommes dans toutes les politiques et pour donner à voir l’égalité quelle que soit la thématique, on se sert des données sexuées. Actuellement, elles existent ou non selon les services, mais dans tous les cas, le travail se fera”.

Armelle :

“On peut accompagner l’analyse de ces données et quand on constate des écarts, tenter de les expliquer. Exemple de la petite enfance : la direction a été curieuse d’expliquer et de comprendre les écarts entre les sexes en termes de placement des enfants. L’anticipation de la mise en danger des filles a été mise en lumière a été pointée dans des études sur ce sujet et en effet, quand on lutte contre les stéréotypes, c’est en faveur de toutes mais aussi de tous. Dans cet exemple, les données sexuées concrètes et la recherche du pourquoi ont permis le ‘déclic’.”

Arthur :

“La formation et la sensibilisation sont nos gros chantiers : on a un an pour proposer un plan d’attaque avec des conférences, des tables rondes mais aussi des formations spécifiques par métier notamment pour les RH avec le recrutement. On veut faire comprendre que l’égalité est une thématique transversale, qu’on cherche à institutionnaliser ensemble les actions, plutôt que de réaliser des initiatives isolées. Il faut coordonner pour diffuser les bonnes pratiques et former les futur.es référent.es. Le chargé de projet va prendre contact, discuter : c’est un soutien pour appuyer et soutenir les initiatives des différents services qui sont les mieux placées pour connaître les enjeux de leur quotidien professionnel.

Quel intérêt de faire appel à un cabinet externe ?

Arthur :

‘La question s’est posée de faire appel à des experts en consultation ou des experts de la thématique « égalité FH ». Nous avons opté pour un cabinet spécialisé dans l’égalité femmes hommes parce qu’il nous a semblé essentiel d’être accompagnés par des professionnelles au fait des leviers et freins que nous allions rencontrer. La parole extérieure facilite aussi les échanges en interne ainsi que la mise en œuvre de la façon dont nous l’imaginions : on n’impose pas, on veut donner du sens !

Pour en savoir plus, deux publications (un clic vous donne accès au PDF) : 

  • la synthèse des ateliers consultatifs rédigée par Perfégal
  • le plan d’action rédigé par le département

Ateliers égalité femmes hommes CD35

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