Depuis 2018, le cabinet Perfégal accompagne des projets de coopération en faveur de l’égalité femmes-hommes en dehors des frontières de la France.
Son expertise est sollicitée pour des missions variées. Il peut s’agir de réaliser une étude, un diagnostic ou une analyse sectorielle genre (AGS), de mettre en place une formation, d’aider au déploiement d’un plan d’action, d’élaborer un corpus juridique et un guide, ou encore d’évaluer des projets sous l’angle du genre. Et de plus en plus souvent, Perfégal intervient au titre de son expertise sur la budgétisation sensible au genre (BSG).
Marqueur genre : comment mesurer la prise en compte de l’égalité dans les projets de développement
L’émancipation des femmes et des filles, et le respect de leurs droits, font l’objet d’un cadrage international. L’égalité entre les femmes et les hommes constitue le 5ème objectif de développement durable (ODD) de l’ONU, parmi les 17 adoptés. Ces objectifs composent une feuille de route à atteindre à l’horizon 2030. L’égalité y est définie comme « un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable ». Autrement dit, en plus d’être un objectif à atteindre, elle constitue aussi un moyen de réaliser les autres objectifs de développement durable, qui disposent pour certains de cibles sur le genre.
Dans le cadre de ses missions internationales, Perfégal travaille notamment pour des agences et avec des bailleurs de fonds qui sont engagés sur les questions d’égalité femmes-hommes. De plus en plus d’organisations internationales ont fait le choix de conditionner leurs prêts ou leurs subventions à la prise en compte du genre.
Ces institutions suivent les préconisations de l’OCDE, dont le Comité d’Aide au Développement (CAD) a élaboré un marqueur genre pour analyser les flux financiers du développement. Il se présente sous la forme d’une notation de 0 à 2, et fait autorité pour calculer la prise en compte ou non du genre dans les projets. Le marqueur CAD 2 est attribué si l’égalité femmes-hommes constitue l’objectif principal du projet. Le marqueur CAD 1, si elle constitue un objectif important du projet, sans être pour autant le principal motif de sa mise en œuvre. Et le marqueur CAD 0 est attribué si le projet ne vise pas l’objectif de l’égalité homme-femmes.
À titre d’exemple, la France déploie depuis 2018 une diplomatie féministe. Elle s’est engagée à ce qu’à l’horizon 2025, 75% des projets financés par l’aide publique française favorisent l’égalité de genre. Plus largement, les bailleurs sont de plus en plus nombreux à s’engager à ce que 50 ou 75% de leurs projets et prêts disposent au moins d’un objectif secondaire sur le genre ou d’une composante sur le genre, même si ce n’est pas le but premier. Ce qui impacte nécessairement les États créanciers, et les incite à travailler sur ces sujets-là.
L’expertise Perfégal au service de la coopération internationale
C’est ainsi que, depuis 2018, Perfégal déploie son savoir-faire dans de nombreuses missions de coopération internationale. Le cabinet a accompagné l’Agence Française de Développement dans la prise en compte du genre dans ses projets, au moyen d’une évaluation et de la mise en place de formations. Et il vient de clore une intervention sur le programme DIRECCT, déployé conjointement par l’AFD et ENABEL (l’agence de coopération belge), afin d’aider les porteurs de projets numériques dans les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) à prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans leurs actions.
Perfégal est intervenu aussi pour le compte d’Expertise France, en Albanie, en Palestine et au Maroc, afin de fournir de l’appui-conseil sur la BSG. Et en Mauritanie, pour aider à poser un diagnostic sur la prise en compte du genre dans les processus de planification et de budgétisation. En collaboration avec l’association « l’Être égale », le cabinet accompagne aussi l’Assemblée parlementaire de la francophonie à travers la réalisation d’un corpus juridique et méthodologique sur la BSG.
Parmi les structures qui font appel à Perfégal, on peut enfin mentionner l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), pour laquelle le cabinet a produit une étude approfondie sur la participation des femmes à la vie publique et politique dans l’espace francophone. Ainsi que l’UNICEF et l’agence AARC, dans le cadre d’une consultation technique pour le développement d’une politique de gestion RH sensible au genre du Ministère de l’éducation nationale en République de Djibouti. Et le cabinet Ginger-SOFRECO pour un appui à l’élaboration du Plan Gouvernemental pour l’Égalité du royaume du Maroc.
Forte de toutes ces missions, Perfégal met son expérience au profit du plus grand nombre en participant à la réalisation du MOOC Genre et développement. Cette formation en ligne, réalisée à l’initiative de l’AFD et du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, s’adresse notamment aux professionnels des métiers de la coopération internationale et du développement. Elle vise à les doter des outils et des techniques pour intégrer l’analyse de genre dans les projets qu’ils conçoivent et déploient. Le cabinet participe aussi actuellement, pour l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) avec l’association « l’Être égale » et « Et si Demain », à l’élaboration de 12 MOOC sur l’intégration du genre dans les projets.
Sur le terrain, témoignage d’Isabelle Gueguen
Perfégal travaille beaucoup en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient. « L’égalité femmes-hommes est-elle soluble dans toutes les cultures et toutes les religions ? C’est une question que l’on me pose souvent lorsque je suis sur le terrain en mission, explique Isabelle Gueguen, cofondatrice de Perfégal. Pour y répondre, avec le temps, j’ai appris à construire une stratégie d’action.
D’abord, je fais attention à m’appuyer sur les personnes qui travaillent sur ces questions-là au niveau local. Ce sont des relais efficaces, et il est important de leur laisser de la place, notamment lors des formations. C’est toujours intéressant de les écouter, pour voir comment elles abordent le sujet. Elles le font par la question du droit et de l’équité. Ensuite, la règle d’or est de ne pas juger. L’égalité des sexes peut lever des interrogations légitimes dans certains espaces culturels. Mon rôle est d’écouter les personnes qui les formulent, et de leur apporter des éléments de réponse factuels. J’ai aussi le souci de m’adapter, d’adapter mes exemples aux contextes locaux. Et de rester sur la question des faits, sur les freins. »
L’objectif de l’ONU d’atteindre l’égalité des sexes à horizon 2030, et de garantir l’autonomie de toutes les femmes et les filles, peut sembler difficilement réalisable, dans un contexte international marqué par le recul des libertés et des droits des femmes.
« L’enjeu que je vois, réagit Isabelle Gueguen, est de pouvoir irriguer et ne pas se contenter d’intervenir seulement au niveau national ou dans les ministères. Donc se placer au niveau des collectivités locales, je trouve cela intéressant. Je pense par exemple à la mission que je viens de terminer en Côte d’Ivoire pour le compte d’Expertise France. J’ai fait de la formation auprès de fonctionnaires de collectivités territoriales sur la budgétisation sensible au genre. Quand on est en appui à des ONG internationales et locales, et quand on intervient à l’échelon communal ou municipal, cela permet de toucher au plus près les préoccupations des gens. Cela a plus d’impact sur leur vie. »
Pour en savoir davantage sur la coopération internationale en matière d’égalité femmes-hommes, et sur l’accompagnement que propose Perfégal en ce domaine, c’est ici.
Article rédigé par Sandrine Caroff-Urfer